CPDH : "Pourquoi tant d’acharnement à inscrire l’IVG dans la Constitution plutôt qu’une véritable prévention des grossesses non désirées ?"
Alors que les députés ont approuvé à une large majorité dans la nuit de mercredi à jeudi le principe d'inscrire dans la Constitution la "liberté garantie à la femme d'avoir recours à une IVG", le Comité protestant évangélique pour la dignité humaine (CPDH) déplore une "politique de destruction de la vie".
Dans la nuit de mercredi 24 à jeudi 25 janvier, les députés ont approuvé à une large majorité l'inscription de la "liberté garantie à la femme d'avoir recours à une IVG" dans la Constitution. 99 députés ont voté pour la formulation proposée dans le projet de réforme constitutionnelle du gouvernement et 13 contre.
Si l'ensemble du texte est adopté lors d'un vote solennel à l'Assemblée mardi prochain, il devra ensuite être adopté dans les mêmes termes au Sénat - une hypothèse incertaine à ce stade - pour espérer être entériné via un Congrès réunissant les deux chambres.
Dans un communiqué publié le 17 janvier, soit le jour où la loi Veil a été adoptée il y a 49 ans, le Comité protestant évangélique pour la dignité humaine (CPDH) a dénoncé une "politique de destruction de la vie".
"Pourquoi tant d’acharnement à inscrire l’IVG dans la Constitution plutôt qu’une véritable prévention des grossesses non désirées ?", s'est insurgée l'organisation évangélique, affirmant que si "nos dirigeants et représentants mettaient la même énergie à défendre la dignité de chaque être humain, il y aurait beaucoup moins de souffrance dans notre pays".
Le CPDH a conclu son propos par un appel à la prière pour les députés et sénateurs "que Dieu ouvre leurs yeux sur les réalités de l’avortement et ses conséquences graves pour la société toute entière".
"Inopportun" selon la Fédartion protestante de France
Lundi, le président de la Fédération protestante de France (FPF) Christian Krieger s'est également exprimé sur le sujet. Il a déclaré qu'il juge "inopportun" d'inscrire dans la Constitution l’interruption volontaire de grossesse (IVG).
"Inscrire ce droit dans la Constitution me semble inopportun" car "la Constitution n'a pas vocation à être le véhicule sanctuarisant des lois éthiques, qui plus est quand il s'agit de lois qui elles-mêmes prévoient l'objection de conscience", a-t-il affirmé. Il a toutefois assuré que les protestants, "dans leur grande majorité", n'exprimaient "aucune réserve" sur ce droit et que "s'il devait être contesté, ils attendraient de leur président qu’il mobilise toute son énergie pour le défendre".
"Inquiétude" du côté de la Conférence des évêques de France
Lors de son assemblée plénière d'automne en novembre dernier, la Conférence des évêques de France (CEF) a martelé son "inquiétude à l'idée que la liberté d'avorter puisse être inscrite dans la Constitution".
Si les femmes doivent être "mieux protégées" des violences et leurs droits "mieux garantis", le président de la CEF Eric de Moulins-Beaufort a estimé que "l'avortement, dont la décision est rarement un choix de pleine liberté, ne peut être compris sous le seul prisme des droits des femmes". "L'inscrire dans les droits fondamentaux serait abîmer tout l'équilibre de ceux-ci", ont averti les évêques dans une déclaration distincte.
La Rédaction (avec AFP)